le tour de France et Nantes 1948 à 1974

1948

3e étape : Dinard – Nantes

3 juillet

Guy Lapébie                             

Le Tour de la reprise en 1947 n’est pas passé par Nantes. Arrivée au vélodrome après une entrée dans Nantes par le Pont du Cens et le rond-point de Rennes. Forte chaleur et grosse affluence. Louison Bobet, le champion des cycles Stella (la marque nantaise) conquiert à Nantes son premier maillot jaune à 23 ans. Il effectue son tour d’honneur avec enthousiasme, aux cris de  » Vive la Bretagne «  Le soir, un feu d’artifice est tiré sur la Loire. Des bals ont lieu dans les quartiers et on parle de 100 000 spectateurs sur le final de l’étape! Après les années d’Occupation , les Français ont besoin de se divertir, de se retrouver. Le Tour, quelle aubaine ! Départ devant le Palais des Expositions du Champ de Mars, pour une étape Nantes – La Rochelle. Au cours des opérations de départ au Champ de Mars, la foule entoure les coureurs après avoir franchi les barrières. Jean Robic, toujours direct, répond à un chasseur d’autographes : « … Mon pauvre gars, je n’ai pas le temps… ». Le public acclame les coureurs bretons (en particulier Louison Bobet), qu’ils soient de l’équipe de France ou de l’équipe de l’Ouest.

1953

7e étape : Le Mans – Nantes

9 juillet

Isotti (au sprint)

En 1949, Le Tour ne fait que traverser la ville de Nantes. Il ne reviendra qu’en 1953. Beau temps, atmosphère de fête. La Résistance de l’Ouest publie des caricatures des organisateurs locaux, dont Emmanuel Latard, le dirigeant cycliste bien connu qui est le speaker (volubile) de la réunion d’attente au vélodrome et qui sera quelques années plus tard président de l’OMS. Le Breton François Mahé intercalé entre les échappées et le peloton fait applaudir le maillot blanc à parements rouges de l’équipe de l’Ouest. On cherche dans le peloton le Nantais Amand Audaire, dont le directeur du Tour, Jacques Goddet avait contesté la sélection, le qualifiant de  » coureur de pardons « . Hugo Koblet, le vainqueur de 1951 déjà sur le déclin, mais toujours soucieux du panache, règle le peloton au sprint. D’un étage du Central Hôtel, Louison Bobet que le public réclame, vient jeter des photos dédicacées. Quinze jours plus tard, il sera couronné à Paris. Georges Briquet, l’illustrissime reporter de la radio nationale est installé dans une pièce du rez-de-chaussée, fenêtre ouverte. Il est ravi de l’attroupement qui se forme pendant son émission de 19 heures. Les coureurs repartent le lendemain à 5 heures du matin, à la lumière des phares des voitures, pour la plus longue étape du Tour, Nantes -Bordeaux (étape que l’on ne retrouvera qu’en 1984).

1957                                            24 au 27 juin : rassemblement pour le départ du Tour

1ère étape : Nantes – Granville

27 juin

André Darrigade

Nantes, cette fois, est ville départ du Tour. Jusqu’en 1950, le Tour partait toujours de Paris.  A partir du 24 juin, le Palais du Champ de Mars (construit en 1937) accueille les préparatifs. Le 25, les équipes sont rassemblées au vélodrome en nocturne. La villeconnaît une atmosphère de fête. Les coureurs quittent Nantes le 27 juin après une longue présentation au public devant le Château des Ducs de Bretagne et aux accents celtiques de la Kevrenn de Nantes. Le ruban symbolique est coupé par M.Orrion, Maire de Nantes et Mme Petit-Breton, veuve du champion. Dans les colonnes de  » La Résistance de l’Ouest « , on remarque les articles d’un jeune journaliste qui signe  » Le Kid  » (Alain Garnier). On le reconnait aussi sur des photos prises alors qu’il interviewe les meilleurs champions du moment. Une rubrique de  » La Résistance de l’Ouest  » est intitulée  » il n’y a pas que le Tour de France !  » Ah mais ! Frappés d’insolation, plusieurs coureurs sont en difficulté dès cette première étape et le Nantais Pierre Barbotin (6e du Tour 1951) est éliminé pour être arrivé hors-délai. Le talentueux Jacques Anquetil participe à son premier Tour de France qu’il gagnera sans coup férir. Quel souvenir que ce départ du Tour 1957 !!! On pouvait alors approcher coureurs, directeurs sportifs, journalistes. Et c’était encore le temps des équipes nationales et régionales !!!

1959

 30 juin

6ème étape : Blain – Nantes         en vidéo 

Roger Rivière

C’est le retour d’une étape contre-la-montre. Le Tour de France 59 est marqué par la féroce rivalité entre Français (Rivière, Anquetil, Bobet, les nationaux et Henri Anglade qui appartient à une équipe régionale). Il y a foule au vélodrome dès 13 heures. Roger Rivière s’impose de 21 secondes devant le champion du monde et champion olympique italien, Ercole Baldini. Le Français Robert Cazala sauve son maillot jaune convoité par Bernard Gauthier « M.Bordeaux – Paris ». Dans la matinée au vélodrome, le préposé au tableau d’affichage manuel procède à des essais. A 11 heures, la vainqueur est  » De Gaulle « . La grande vedette en centre ville, le soir, reste le catcheur « L’Ange Blanc », engagé dans la caravane publicitaire par une marque de lessive. Le opérations de contrôle de la 7ème étape à destination de La Rochelle ont lieu à partir de 10 heures place de la République. C’est aussi jour de départ en vacances (15 trains supplémentaires, nombre de cars multiplié par 4). Pourtant l’affluence est considérable autour des voitures publicitaires et des cyclistes.

1968

 8e étape : Lorient – Nantes 

4 Juillet

Franco Bitossi (au sprint)  

Les événements de mai ont entraîné des difficultés aussi bien pour le Comité d’Organisation que pour l’ORTF. Et, cette étape est la première qui soit retransmise en direct.  Le public aurait voulu acclamer le sprinter nantais Paul Lemétayer mais celui-ci finit seulement 5e.  C’est Europe n°1 qui occupe la meilleure place dans l’animation en centre ville. Les vedettes du spectacle ont pour nom, cette année-là, Jacques Martin et Maurice Biraud. Le public regrette l’absence de Robert Chapatte, le reporter banni de l’ORTF. Et son remplaçant Pierre Loctin n’est guère entouré.

en vidéo

1974

19 juillet

20ème étape : Saint-Gilles-Croix-de-Vie – Nantes

Gérard Vianen

Il y a foule à l’intérieur du Parc de la Beaujoire, face à l’Erdre où se retrouvent les passionnés. Mais le parcours a ignoré totalement le centre-ville, ce qui est une déception pour les badauds. Presse-Océan, dans une page spéciale le 19 juillet, présente le Tour comme  » une entreprise phénoménale aux moyens gigantesques « . Le temps n’est décidément plus aux envolées lyriques de l’avant-guerre. Le lendemain, dans les mêmes colonnes, le poète du sport Pierre Briand, se montre déçu :  » le train-train du Tour n’a pas déraillé !  » Il est vrai que la course est jouée et que Eddy Merckx a déjà gagné son 5ème et dernier Tour.

merci à  http://www.nantes.fr/pid/83 le site de la ville de Nantes